Le mardi 20 Février 2018, l'EPSS et l'ONG "L'ARCHE D'HAÏTI organise une rencontre en vue d'un partenariat gagnant en faveur de la jeunesse haïtienne.
Un accord vient d'être signé mettant en place un terrain de stage pour les étudiants de l'EPSS dans les formations d'Auxiliaires de vie Sociale,
d'éducateur spécialisé et de secrétaire médico-socio-administratif.
Le programme de l'école du temps libre du mois de Mars est en cours de préparation |
L’EPSS lance l'opération :
« Formation en alternance pour la jeunesse haïtienne »
C’est une véritable initiative qui vise à provoquer un débat public sur le développement d'un concept moderne dans le système éducatif haïtien, compilant formation professionnelle et découverte de la réalité de l’emploi pour les jeunes apprentis haïtiens.
En effet, bénéficier d’un emploi à mi-temps pendant la durée de sa formation professionnelle, est une pratique courante en Amérique et en Europe. À travers des allègements fiscaux et des subventions de l’État mais aussi grâce à des incitations financières en faveur de l’emploi, les patrons des entreprises du privé comme du public, trouvent leur compte et ouvrent ainsi la voie de l’apprentissage aux jeunes qui sont règlementairement inscrits dans une filière professionnelle.
C’est en quelque sorte une solution contre le chômage des jeunes et également un puissant levier d'insertion professionnelle.
Nous sommes nombreux à reconnaitre que la situation de l’emploi dans notre pays est particulièrement dégradée et qu’aucune législation ne vient encadrer les conditions économiques et sociales des jeunes. Beaucoup d’entre eux ne doivent compter que sur leurs parents et autres bienfaiteurs mais ne peuvent pas toujours leur apporter leur aide.
Des experts avancent que certains pays européens comme la France et l’Espagne présentent encore un taux de chômage des jeunes autour de 20 %. Ils admettent aussi que les deux leviers qui peuvent inverser la tendance du chômage des jeunes sont : la formation en apprentissage et la mobilité internationale. Toutes deux améliorent sensiblement l’employabilité des jeunes et facilitent le passage des études au marché du travail.
L’EPSS lance cette idée visant à développer le travail en alternance avec les études en faveur de la jeunesse haïtienne, pour la professionnalisation et pour réduire le marasme dans lequel le jeune haïtien se retrouve très souvent juste après le BAC.
Aujourd’hui, le droit haïtien ne prévoit aucune incitation pour les employeurs qui voudraient s’engager dans cette direction en faveur de l’emploi pour notre jeunesse. Quoi qu’il en soit, j’encourage l’État haïtien, les chefs d’entreprise, les ONG, les bailleurs de fonds, le parlement, la société civile à écouter le cri de la jeunesse haïtienne qui ne demande qu’à avoir une vie professionnelle et civile décente par l’apprentissage, la formation et le travail dans la dignité.
Une volonté politique indéniable et une décision d’ordre législatif peuvent influencer et organiser le marché de l’emploi et de la formation en alternance pour les jeunes haïtiens. Nous lançons donc un appel aux membres du gouvernement et aux parlementaires pour qu’ils se penchent sur la situation de l’emploi des jeunes, qu’ils légifèrent sur la question de la formation en alternance, qu’ils définissent les règles concernant le statut de l’apprenti, la responsabilité de l’employeur et la validation des compétences acquises. Cela aboutira sûrement à la création d’un véritable statut de l’apprenti.
Dr Joseph Cyprien
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Quelques Clés pour un meilleur développement du système de santé d'Haïti.
Quel système de santé pour Haïti ?
La santé représente un enjeu politique majeur pour Haïti. Le développement socioéconomique dépend d’une population en bonne santé. On estime qu’environ un quart de la croissance économique entre 2000 et 2011 dans les pays à revenu faible et intermédiaire provient des améliorations enregistrées en matière de santé.
Si on réfléchit en termes de développement durable, les enjeux de population, de droits et de santé, l’agenda de 2030 fixe la Couverture Santé Universelle (CSU) comme une priorité quel que soit le niveau de développement des pays.
La chronicisation des maladies infectieuses, notamment le VIH, tend à réduire la frontière entre les maladies transmissibles et non transmissibles.
Les besoins sanitaires évoluent du fait de la transition démographique, de l’urbanisation et des modifications des pratiques alimentaires, du vieillissement des populations et du poids croissant des maladies chroniques dans les pays en développement.
Le chantier de l’organisation de notre système de soins est énorme mais faisable avec un effort conjugué d’acteurs compétents dont dispose notre chère patrie.
Nous suggérons deux définitions pratiques de la santé
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Pour l'individu : un état de non-maladie
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Pour l'état : un état de bien-être physique, mental et social pour une excellente productivité.
Notre système de santé:
Doit se déployer dans toutes les dimensions de la vie sociale et doit être construit sur un modèle pluri- ministériel intégrant le ministère de la santé avec tous ses satellites, le ministère des affaires sociales et familiales, le ministère de la planification, transports et communications, le ministère de la productivité et des nouvelles technologies. Etc...
Le ministère de la santé reste le décideur et l'administrateur de la santé.
Le but ultime est : de mettre en place un ensemble de moyens et d'activités dont la fonction est la production de la santé.
Il va:
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promouvoir et prévenir l'apparition de facteur de risques ou de maladies. Donc une réduction au plus bas niveau possible des risques sanitaires,
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Guérir ou réduire les conséquences des maladies sur le plan professionnel et social. Donc, garantir la meilleure qualité des soins en termes d'efficacité médicales évaluée et validée
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Assurer la plus grande égalité possible vis à vis de la santé.
Le schéma ci-dessous indique de façon succincte que devait être une organisation optimale d'un système de santé :
Tout n'est pas à refaire. Des clés sont à trouver pour rendre efficient le système actuel de santé, c'est certes un vaste chantier, mais ça vaut le coup de mettre la main à la patte.
Les clés :
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Créer des commissions ministérielles ou interministérielles avec des missions clairement définies de création, de gestion, de délégation de tâches, de supervision etc....
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Définir une organisation selon un système pyramidal avec de la prévention et des soins gradués définis selon un schéma régional de l'organisation des soins de santé avec le regroupement des hôpitaux d'une région, d'un département ou d'un arrondissement.
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Former des soignants, valider et recenser des savoir-faire pour une homogénéisation de la pratique médicale. Former des gestionnaires de la santé à tous les niveaux de la hiérarchie,
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Faciliter des échanges entre les équipes et mobilisation des expertises grâce à la NTIC (Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication) et la Télé médecine,
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Financer la santé par la demande qui permet de financer l'offre de soins de façon plus efficiente et de payer correctement les soignants.
L’un des chantiers prioritaires du futur gouvernement d’Haïti sera de définir les modalités de financement de la santé qui rendront solvable la demande de soins et en conséquence directe amélioreront la qualité de l’offre et fidéliseront le personnel de santé. Des pistes sont connues et doivent être analysées et codifiées.
D'autres actions sont à énumérer mais il convient de mener des consultations et des concertations auprès des acteurs de terrain, en vue de mieux articuler les besoins réels avec la politique de santé établie par l'état.
Un décret présidentiel devrait créer les commissions avec délégation de pouvoir, et apporterait un message fort de l’état affichant sa volonté d’établir un système de santé efficient pour la population, et d’accompagner la décentralisation et l'autonomie des institutions de santé.
Le 5 Février 2017
Dr Joseph CYPRIEN
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